Mesurer et améliorer la performance écologique de l’aide publique au développement par des outils de comptabilité écologique intégrée – application aux actions de préservation et de restauration d’écosystèmes conduites au Sénégal
Directeurs de thèse : Gaël Giraud (CES Paris I), Harold Levrel (CIRED), Clément Feger (AgroParistech MRM).
Résumé
Ce travail de recherche porte sur l’évaluation et le renforcement par des outils de comptabilité environnementale de la performance écologique de l’aide publique au développement (APD). Dans un contexte d’exigence croissante de durabilité pour l’APD, ce projet envisage le potentiel de ces outils pour l’information des acteurs mobilisés –bailleurs comme bénéficiaires – et la structuration de nouveaux modes de gestion des espaces naturels et des ressources. Nous faisons l’hypothèse que ces outils de comptabilité sont susceptibles de faciliter les modes de gestion collective caractéristiques des Communs.
Ce projet de recherche s’intéresse à l’articulation entre la définition de métriques et leurs usages pour l’action publique. Il entend ainsi proposer des pistes de réponse à la question suivante : comment l’application d’une comptabilité écologique multiscalaire aux politiques d’aide au développement peut-elle servir l’atteinte d’objectifs de préservation de la biodiversité, définis à l’échelle des communautés qui en sont dépendantes, et contribuer à définir un développement fortement soutenable à l’échelle d’un État ? Cette interrogation alimente une évaluation critique des performances de l’APD et la formulation par le travail de recherche de propositions complémentaires aux programmes existants.
Dans le cadre de l’aide publique au développement, trois usages d’une comptabilité écologique ont été identifiés et seront approfondis pendant cette thèse. D’abord, la comptabilité écologique est de nature à renseigner les bailleurs et à structurer un reporting écologique robuste pour rendre compte de l’efficacité de l’aide. Ensuite, à l’échelle d’un État, elle est un outil de politiques publiques en faveur d’une planification écologique, permettant de concilier stratégie de développement et préservation des espaces naturels. Enfin, à l’échelle des socio-écosystèmes, elle peut être un outil de formulation, d’évaluation et de mise en œuvre des projets de développement comprenant des dimensions de conservation ou de restauration écologique. Elle peut faciliter la négociation et la coordination en fournissant une information objectivée aux différents acteurs à propos des gains, pertes et engagements réciproques relatifs à un résultat environnemental escompté.