Rapprocher les « Nationally Determined Contributions » (NDC) affichées aujourd’hui par chacune des Parties et les objectifs très ambitieux de lutte contre le changement climatique réitérés et même renforcés par l’Accord de Paris, constitue un défi considérable pour la communauté internationale, dans un contexte où, comme le rappellent les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, le climat est loin d’être le seul problème auquel l’humanité est confrontée, et où le contexte économique, politique et social contemporain est loin d’être a priori favorable à une action majeure en matière d’atténuation du changement climatique.
Au-delà de constater l’écart entre intentions et objectifs, la recherche peut contribuer à « l’agenda des solutions » en explorant une triple articulation :
- L’articulation entre atténuation et autres enjeux de court-terme (sortir de la crise économique, limiter le chômage, réduire les inégalités, réduire la pauvreté, etc.).
- L’articulation entre court-terme et long-terme, en ce qui concerne le déroulé des politiques d’atténuation d’une part, et la synchronisation avec les dynamiques nécessaires pour atteindre les autres objectifs de développement durable d’autre part.
- L’articulation entre échelles nationales et échelle globale afin d’intégrer les problématiques liées aux marchés internationaux (g. les marchés des énergies fossiles), aux mouvements des facteurs de production ou encore liées au jeu des biens publics globaux, à commencer par le climat.
En outre, il est capital :
- De disposer d’outils capables de mettre en cohérence les différents discours sur la transition (technologiques, sociétaux, économiques).
- De ne pas seulement s’intéresser aux gagnants, mais aussi aux perdants potentiels de ces transitions – classes de population, secteurs économiques, territoires – et aux implications en termes de politique publique (compensation, reconversion, formation, etc.).
Dans ce contexte, le CIRED développe un réseau de recherche international, fondé sur une palette d’outils numériques spécifiques à chaque contexte, mais qui partagent la même philosophie de base et qui sont à même de répondre à ces défis : le projet IMACLIM.
Les outils existants:
- Un model global : IMACLIM-R Monde
- Des modèles nationaux : outre qu’elle est l’échelle retenue par la négociation climat, l’échelle nationale est particulièrement pertinente puisqu’elle permet de traiter des spécificités de chaque pays.
- IMACLIM France
- IMACLIM Brésil
- IMACLIM Afrique du Sud
Les outils en cours de développement :
- Imaclim-Inde
- Imaclim-Chine
- Imaclim-Russie
- Imaclim-Arabie Saoudite
- Imaclim-Vietnam
- Ile de la Réunion
Ces outils permettent de :
- Contribuer à la conception et à l’évaluation des stratégies de limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et des contributions nationales, dans un large éventail de pays ;
- Analyser les interactions entre ces stratégies nationales, via notamment leurs implications sur les marchés des énergies fossiles, le commerce international, ou encore les flux de capitaux;
- Contribuer au débat public sur l’articulation entre transition énergétique, d’une part, et enjeux de développement, d’autre part, et notamment au facilitative dialogue de 2018, au premier global stocktake de 2023 de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), ainsi qu’au 6ème rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ;
- Constituer un outil de formation international sur la modélisation prospective énergie/économie/environnement promouvant une approche nuancée, ancrée sur une double comptabilité économique et énergétique
Le projet IMACLIM est inséré dans les réseaux internationaux, notamment l’Energy Modeling Forum (EMF)de l’Université de Stanford, l’Integrated Assessment Modeling Consortium (IAMC) ou encore le GIEC, dont les principaux chercheurs du CIRED et de ses partenaires scientifiques sont tous lead authors. Ce réseau s’appuie aussi sur des réseaux de recherche à l’interface science / décision, comme le Low-Carbon Society Research Network (LCS-R Net) établi par le G8 en 2009 et le Deep Decarbonization Pathway Project (DDPP).
Les partenaires pour le développement des IMACLIM-Pays:
- l’Université Fédérale de Rio de Janeiro
- l’Université du Cap
- Indian Institute of Management d’Ahmedabad
- l’Université Tsinghua
- HSM Moscou
- l’Arabie Saoudite (KAPSARC)
- Vietnam (USTH)
Evénements :
- 1st international workshop of the IMACLIM modelling platform
- 1st International Summer School in Economic modelling of Environment, Energy and Climate
- 2nd IMACLIM Network 2017 annual Workshop (2-3 November 2017)
- 3rd International workshop of the IMACLIM modelling platform (26-27 November 2018)